2019, c’est un peu une année qui ressemble aux précédentes. La même comptine se répète, alors je m’évertue de dire qu’il faut faire mieux, travailler plus fort, écouter davantage, apprendre, s’adapter, se lâcher, s’émerveiller, aimer. La solitude me pèse dans l’écriture et la création, un peu à l’image de Saoirse Ronan dans Little Woman quand, en larmes, elle exprime à quel point son chemin la rend profondément seule. Puis, j’essaie de me rappeler en quoi rime ce corps qui se faufile dans les dédales du monde. Je me convaincs que ça n’a rien à voir avec le succès, la réussite sociale ou l’expression d’une carrière artistique malgré le fait qu’une infime partie de moi aimerait se venger de la pauvreté…

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2019
2019, c’est un peu une année qui ressemble aux précédentes. La même comptine se répète, alors je m’évertue de dire qu’il faut faire mieux, travailler plus fort, écouter davantage, apprendre, s’adapter, se lâcher, s’émerveiller, aimer. La solitude me pèse dans l’écriture et la création, un peu à l’image de Saoirse Ronan dans Little Woman quand, en larmes, elle exprime à quel point son chemin la rend profondément seule. Puis, j’essaie de me rappeler en quoi rime ce corps qui se faufile dans les dédales du monde. Je me convaincs que ça n’a rien à voir avec le succès, la réussite sociale ou l’expression d’une carrière artistique malgré le fait qu’une infime partie de moi aimerait se venger de la pauvreté à laquelle je m’imagine. Tout comme elle souhaiterait faire partie de quelque chose, ne serait-ce que l’illusion de gravir une échelle sociale en possédant le pouvoir de ce quelque chose sur les autres. Mais, ce n’est rien qu’une pulsion exécrable qui pue le vomi. J’essaie de me souvenir… en quoi mon rêve prend-t-il soin de la beauté du monde? Et, ça me revient toujours. Et, je sais pourquoi je continue de faire ce que je fais. Et, je continue de trainer cette solitude…
Une solitude qui me rappelle ce monsieur d’un certain âge qui s’héberge temporairement dans un Hotel by the River ou Brad Pitt qui dérive dans le cosmos dans Ad Astra. Mieux encore, chez Scarlett Johansson dans Marriage Story qui s’affirme dans l’histoire qu’elle aimerait se raconter et devenir même si son mari ne la comprend pas. Alors, elle pleure quand on ne la regarde pas. Comme pour dire qu’elle comprend notre solitude, elle lègue une bonne partie du film (alors qu’on suivait son point de vue) au mari en lui tendant les papiers de divorce. Je me rends ainsi compte un peu plus corporellement cette année, que je ne veux plus me battre contre quelque chose, que ce soit une pensée médiocre, un système quelque peu aliénant ou le besoin d’amour. Je me surprends à entendre, dans Knive’s Out, lors d’une partie de Go, Ana de Armas répondre à Christopher Plummer que ce dernier, perdant toujours contre elle, cherche à gagner tandis qu’elle préfère tout bonnement créer une belle forme. Quelle est cette belle forme qui nous permet de nous poser comme un errant poétique ou une star (dans son terme le plus noble) nous attirant par sa gravité et qui nous éclaire pour que nous soyons meilleurs?
Cette forme, je le retrouve aisément dans mes cinq films préférés de l’année. Je le vois dans l’un des plus beaux gestes du cinéma : Scarlett qui attache les souliers d’Adam Driver alors qu’il a les mains liées afin qu’il puisse continuer son chemin. Surtout, je le vois dans When They See Us d’Ava Duvernay par le personnage interprété par Jharrel Jerome. Quoi de plus beau que de voir un individu qui renouvelle sans cesse son bon cœur et son regard plein d’empathie même si le monde lui a sans cesse été arraché des mains? Puis, il y a ces fantômes avec qui Jharrel dialogue et voit dans sa cellule ou dans le coin d’une pièce pour mieux les comprendre, mieux les aimer. Dans cette prison, Ava Duvernay fait jouer le cinéma de Jharrel non pas comme un moyen de faire fuir son protagoniste, mais pour qu’il retrouve encore mieux ce qu’il est. C’est en faisant rejouer cette chose au plus profond de lui dans son quotidien que le monde finit par se plier à la justice à laquelle il a droit.
En somme, il y a eu beaucoup de belles mains au cinéma en 2019 : les mains de Brad Pitt habillant son père égaré dans l’espace; celles de Robert Pattinson élevant sa fille dans High Life; celles de Jharrel tenant la main de sa mère ; celles de Mark Ruffalo qui se présentent finalement avec sagesse devant la justice dans Dark Waters; celles toujours aussi belles de Terrence Malick avec Hidden Life; et, surtout, celles de Scarlett en attachant les souliers ou en posant une main sur la tête de son mari en pleurs. En espérant donc que mes mains puissent prendre la belle forme pour entreprendre 2020. En espérant que les vôtres le soient aussi. Bon cinéma.
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